Tapisserie de Mortlake
Musée Labenche / Collections

Les tapisseries

Parmi les objets phares du musée Labenche, figure un ensemble de treize tapisseries d’Aubusson et de Mortlake, tissées pour la plupart au 17e siècle.

Musée Labenche / Collections
Cette collection est constituée notamment de trois œuvres provenant de la Manufacture d’Aubusson datées de la fin du 17e au début du 20e siècle et parmi lesquelles figure La fête à Compiègne en 1812. S’inscrivant dans la grande tradition des tentures historiques, cette tapisserie a été réalisée par la famille Braquenié d’après un carton de Maurice Orange, peintre d’histoire ; elle représente l’empereur Napoléon Ier et l’impératrice Marie-Louise, à l’apogée de l’Empire, ainsi que les familiers de leur entourage et des personnalités des mondes militaire, religieux et politique de l’époque. Les archives nous révèlent que la transposition tissée sur 12 m² de cette galerie de portraits a nécessité deux ans de travail.

Cette collection comprend, surtout, un ensemble unique dans les musées de France de dix tapisseries du 17e siècle issues de la Manufacture Royale anglaise de Mortlake. Fondée vers 1620 par Francis Crane à Mortlake près de Londres et fermée en 1703, cette manufacture est devenue royale après son rachat en 1637 par Charles Ier. Spécialisée dans la tapisserie de haute-lisse et considérée comme l’atelier le plus important qu’ait jamais possédé l’Angleterre, elle était réputée pour la qualité de ses réalisations, le plus souvent marquées de l’écu de Saint-Georges (d’argent à la croix de gueules).

Constituée entre 1982 et 2004 avec le soutien financier de l’Etat et de la Région, cette collection trouve son origine dans l’acquisition au début des années 1980 de trois tapisseries aux sujets profanes issues d’une même tenture dite Les chasses et qui étaient autrefois conservées dans le grand salon du château de Cosnac, près de Brive. Parmi elles, la Fête de nuit à la lueur des torches, étonnante par ses dimensions et par les effets de clair-obscur qu’elle propose, est, sans conteste, la pièce maîtresse de cette collection.

Ces œuvres aux teintes chatoyantes remarquablement conservées sont présentées dans ce qui constituaient autrefois les salles de prestige de l’hôtel Labenche. D’une qualité remarquable, elles y retrouvent ainsi l’une de leurs fonctions premières qui étaient d’éblouir, plus que d’instruire.

Haute-lisse et basse-lisse
 
La tapisserie est un art textile, entrecroisant de façon régulière un fil de chaine blanc et un fil de trame coloré sur un outil appelé « métier ». Ainsi, on parle de tapisserie de haute-lisse ou de basse-lisse selon le type de métier employé : vertical et frontal pour la haute-lisse et horizontal sur lequel on travaille à plat pour la basse-lisse. Le modèle à suivre est appelé « carton », peint ou imprimé des couleurs et des formes que l’on souhaite reproduire en version tissée.

Le métier de haute-lisse permet au licier de travailler sur l’endroit, de voir son carton. Le tissage est à la fois précis et méticuleux, également plus long et plus coûteux. C’est la technique employée par les manufactures royales comme celle des Gobelins en France ou de Mortlake en Angleterre.

Des manufactures tout aussi reconnues comme celles d’Aubusson préfèrent le métier de basse-lisse. Le carton étant placé sous le tissage lui-même effectué à l’envers, le licier travaille sans visibilité précise sur l’ensemble. Cependant les tapisseries sont produites plus rapidement et donc moins onéreuses.

Sur le métier de haute ou basse-lisse, une armature de fils de chaîne est tendue entre deux rouleaux, les ensouples. Les fils de trames colorés, en laine et mêlés de soie, de fils métalliques d'or ou d'argent pour les versions luxueuses, sont passés à la main, enroulés sur des navettes ou des flûtes, entre les fils de chaîne pairs et impairs. Ils sont tassés et serrés à l’aide d’un peigne et recouvrent progressivement les fils de chaîne.
 


Veuillez tourner votre appareil.

tourner